La COP26 s’est déroulée du 31 octobre au 12 novembre dernier à Glasgow. Cette Conférence des parties des Nations Unies est une assemblée dont le rôle est la mise en œuvre des trois traités de l’Organisation des Nations unies (ONU) qui portent sur le changement climatique, à savoir la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (1992), le protocole de Kyoto (1997) ainsi que l’accord de Paris sur le climat (2015).
L’objectif des États membres, au nombre de 196 cette année, est de discuter et de trouver des solutions pour limiter le changement climatique.
Depuis la COP21 à Paris, aucune des COP suivantes n’a permis d’apporter de réponses concrètes à la hauteur de l’urgence climatique. Pourtant, à la lumière de cette urgence confirmée, notamment à travers le dernier rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), il est primordial d’aboutir à une réponse internationale concrète et forte.
Les jeunes manifestent, les scientifiques nous alertent depuis des années et les phénomènes naturels nous le rappellent de plus en plus : nous ne pouvons plus attendre et rester dans le déni. Les inondations de juillet, dont le lien avec le changement climatique a été établi, sont également une conséquence de cette situation.
Par ailleurs, les pays les plus directement touchés par le réchauffement climatique sont les plus pauvres, alors que les 10 % de pays les plus riches émettent plus de CO2 que la moitié de la population mondiale. Il s’agit d’une injustice environnementale et sociale ; c’est pourquoi le PS a fait de la lutte contre le réchauffement climatique l’une de ses priorités.
Il est important d’agir à toutes les échelles, et en ce sens la Fédération Wallonie-Bruxelles a un rôle à jouer. Des initiatives importantes peuvent être prises, à l’image de la rénovation des bâtiments scolaires lancée par le gouvernement sous l’impulsion du ministre Daerden, mais aussi de la récente adoption du Plan transversal de transition écologique qui vise la neutralité carbone au plus tard pour 2050.
Plus largement, l’éducation, la culture, la jeunesse sont autant de compétences de la Fédération Wallonie-Bruxelles dont on mesure l’importance dans ce contexte.
C’est dans ce cadre que ce 16 novembre, j’ai demandé au Ministre-Président de faire le point sur les initiatives et les objectifs du gouvernement dans le cadre de la lutte contre le réchauffement climatique, et s’il avait analysé d’autres leviers d’action de la FWB du point de vue de la réduction des émissions de CO2. Je l’ai également interrogé sur ses attentes par rapport à la COP26, puis j’ai voulu savoir s’il avait pu s’entretenir avec ses homologues des autres niveaux de pouvoir afin de les informer de la position de la Fédération Wallonie-Bruxelles.
Dans sa réponse, le Ministre-Président JEHOLET a confirmé que la question de la transition climatique devait être la priorité absolue. Il a ensuite précisé que outre les participants officiels, tels que les chefs d’État ou de gouvernement, de nombreux jeunes étaient présents pour contribuer aux discussions et faire entendre leur voix. Parmi eux, de nombreux Belges francophones, notamment soutenus par le Forum des jeunes. En effet, avec l’appui de la Fédération Wallonie-Bruxelles, le Forum des jeunes élit un délégué pour le climat. Ce mandat permet au jeune élu de représenter la voix des jeunes Belges francophones au sein de la délégation belge à chaque COP aux côtés de son homologue néerlandophone. Pour la COP26, c’est Nadège CARLIER qui a rempli la fonction.
Pierre-Yves JEHOLET a ensuite déclaré qu’au cours de cette législature, la Fédération Wallonie-Bruxelles s’est pleinement investie dans son rôle de soutien à la transition écologique et à la préservation de la biodiversité en se dotant , le 1er juillet 2021, d’un décret organisant une coordination et un renforcement des actions de la Communauté française en faveur d’une transition écologique. Ce décret fixe les ambitions de la Fédération Wallonie-Bruxelles en matière climatique, à savoir la neutralité carbone pour 2050, la réduction d’au moins 55 % des émissions de gaz à effet de serre en 2030 et le soutien à la préservation de la biodiversité.
Le Ministre-Président a poursuivi en confirmant que pour atteindre ces objectifs ambitieux, la Fédération Wallonie-Bruxelles s’est dotée pour la première fois, à son initiative, d’un Plan transversal de transition écologique confirmant que la Fédération Wallonie-Bruxelles n’a pas attendu la COP26 pour s’investir pleinement dans une stratégie politique ambitieuse envers le changement climatique. Conscient que la Fédération Wallonie-Bruxelles ne pourra pas, à elle seule, changer la donne à tous les niveaux de pouvoir et sur la scène internationale, il a par ailleurs estimé que chaque entité doit prendre ses responsabilités et doit avoir de l’ambition, fût-elle accompagnée d’humilité, tout en regrettant que malgré sa politique inédite et ambitieuse, la FWB n’est actuellement pas partie prenante de la délégation belge, ayant jusqu’à ce jour toujours été écartée des instances intra-belges de discussions à ce sujet.
Il a ensuite expliqué qu’il a choisi délibérément de ne pas se rendre à Glasgow en tant que ministre-président, non pas par désintérêt, mais par respect vis-à-vis des autres entités qui constituaient la délégation belge, avant de conclure :
« La conférence interministérielle (CIM) sur les développements durables, qui pourrait se saisir de ces enjeux, ne se réunit plus depuis plusieurs années, malgré une demande déjà formulée en ce sens auprès de la ministre du Climat. La CIM Environnement et Santé n’intègre pas de représentants de la Fédération Wallonie-Bruxelles, même lorsque le sujet du changement climatique est abordé. Or certaines thématiques liées à l’éducation concernent la Fédération. Par ailleurs, la Fédération Wallonie-Bruxelles n’est pas membre de la CNC, chargée de la politique nationale concernant le climat et du rapportage obligatoire auprès des institutions européennes et internationales, en lien notamment avec Plan national «Énergie-climat» (PNEC). Ce plan pourrait pourtant intégrer les actions de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Considérant la contribution active et concrète que la Fédération Wallonie-Bruxelles souhaite apporter dans la lutte contre les changements climatiques, et sa contribution à l’effort national de réduction des émissions de gaz à effet de serre, je viens de solliciter auprès du gouvernement fédéral l’intégration de la Fédération dans la CNC en qualité d’invitée. J’ai fait cette demande dans l’attente d’une éventuelle modification de l’accord de coopération qui l’institue, en vue de coordonner au mieux nos actions avec celles organisées au sein des autres entités du pays. La démarche est ambitieuse, non polémique et constructive. Nous voulons que la Fédération Wallonie-Bruxelles puisse participer de façon plus active au grand défi qu’est la transition climatique de notre pays. »
Dans ma réplique, je me suis permis de féliciter le Ministre-Président pour sa sagesse et ses propos relatifs à son absence à Glasgow. Je l’ai remercié d’avoir bien résumé les choses puis de nouveau félicité pour avoir laissé les jeunes nous représenter. Je retiens cette ambition émancipatrice que nous pouvons porter haut et fort : l’éducation, la jeunesse, la culture, l’enseignement supérieur et l’enseignement en général doivent être des vecteurs permettant de prendre conscience de l’enjeu climatique ainsi que de développer l’esprit critique et la responsabilité citoyenne. Nous avons un rôle extraordinaire à jouer à ce niveau et je salue vraiment l’idée d’intégrer dans la CNC l’enjeu précis que constitue la prise en compte de ladimension culturelle et émancipatrice dans le cadre de notre action contre le réchauffement climatique.
Découvrez ici l’intégralité de la séance de la Commission des Affaires générales, des Relations internationales, du Règlement et du Contrôle des communications des membres du Gouvernement du 16 novembre (la question évoquée ci-dessus, suivie de la réponse complète du ministre-président est à 01:01:02) :