En cette veille de 17 mai, Journée internationale de lutte contre l’homophobie et la transphobie, je souhaitais l’espace d’un instant revenir avec vous sur l’autorisation du mariage homosexuel en France, qui fête en ce moment ses 10 ans.
Alors que la Belgique et les Pays-Bas avaient ouvert la voie au début du nouveau millénaire en autorisant le mariage pour les personnes de même sexe, les choses prirent plus de temps chez plusieurs de nos voisins. En France, il faudra attendre l’élection d’un président socialiste, François Hollande, en 2012 et la nomination de la Ministre Christiane Taubira pour relancer le débat et faire aboutir cette avancée. Ce qui nous apparaissait alors déjà comme une évidence en Belgique suscite en France de vives réactions dans le camp conservateur, incarné par les Manifs pour Tous.
Dans ce débat un peu fou sur le droit des gens à s’aimer et à être reconnu dans l’égalité de leurs droits, les regards se tournent alors vers ce petit pays limitrophe d’outre-quiévrain. La Belgique prend alors un statut de modèle de progrès social mais plus encore qu’un modèle, la Belgique est alors porteuse d’espoir en attestant que cette avancée est possible et même enviable.
La lutte pour l’égalité fait partie de l’ADN du socialisme. L’identité ou la situation de vie ne doivent pas conditionner l’accès aux droits dans une société démocratique. En tant qu’homme politique et homme de gauche, j’ai toujours pris position publiquement aux côtés des personnes LGBTQIA+ dans leur combat pour un monde sans discrimination comme lors de ce mariage symbolique de citoyens français en 2013.
Nous sommes en 2013, quelques semaines avant la légalisation du Mariage Pour Tous, et j’ai l’immense honneur de célébrer à distance l’union (nous parlerions surement de « télé-mariage » de nos jours) de Jacques et Pierre, deux citoyens français partageant le souhait de se marier. Ce mariage, tout symbolique qu’il soit, renvoie par delà nos frontières à cette lutte partagée pour l’émancipation et l’égalité. Il restera gravé dans ma mémoire.
Même si je suis fier que la Belgique vienne d’être classée 2e pays européen en matière de respect des libertés LGBTQIA+, je n’oublie pas que l’homophobie et la transphobie sont toujours là, comme nous avons dû le constater cette semaine lors des actes de vandalismes à Seraing et à Neupré. Dans plus du tiers des pays de la planète, l’homosexualité est réprimée pénalement et la transidentité officiellement niée. Essayons à nouveau de nous montrer exemplaire, d’ouvrir de nouvelles voies pour inspirer par delà les frontières administratives.
Eric.
#IDAHOT