Par deux fois, au Parlement de Wallonie, le PTB s’est abstenu de soutenir des résolutions qui condamnent fermement les pratiques inacceptables, telles que la détention, le travail forcé, la stérilisation forcée, mises en place par le Gouvernement chinois face à l’exploitation des Ouïghours ou encore la garantie de la liberté de la presse et la libération de la journaliste Zhang ZHAN.
S’abstenir se définit dans le Larousse comme le fait « d’éviter de prendre position, s’interdire de se prononcer, de prendre parti, de s’engager ». Voilà ce que le PTB a dès lors décidé : refuser de soutenir les principes de liberté de presse, d’expression et surtout de démocratie culturelle au sein de l’Empire du Milieu. Un soutien à peine voilé à un régime totalitaire communiste dans lequel les inégalités sociales n’ont jamais été aussi fortes.
« Les inégalités sociales n’ont jamais été aussi fortes, et la Chine est sur le point de dépasser les États-Unis : 10% de la population chinoise possède 70% des richesses nationales. C’est bientôt le niveau des États-Unis. »
(extrait de l’audition de Mme Vanessa FRANGVILLE, chargée d’études chinoises et coordinatrice de centres de recherche sur l’Asie de l’Est (ULB), le 18 mars dernier au Parlement de Wallonie.)
Interpellant pour un Parti qui se présente aux citoyens belges comme démocratique et dont l’objectif est précisément de réduire ces inégalités.
Et pourtant, chacune des interventions au Parlement de Wallonie a été précédée d’une préoccupation ou d’une inquiétude face à des situations internationales pour ensuite être suivie d’un MAIS…
Une conjonction qui annonce une abstention justifiée notamment – et fermement – par le fait de refuser de soutenir la guerre froide entre les États-Unis et la Chine. Comme si l’engagement symbolique d’un Parlement se réduisait à une simple guerre Occident-Orient… Poujadisme.
Un Député communiste exprimera même la remise en cause de la véracité des faits exposés en parlant de sources douteuses sur lesquelles repose le discours de la résolution en soutien aux Ouïghours…
Il lancerait une fake new, qu’il ne s’y prendrait pas autrement. Nous les renverrons vers les différentes enquêtes journalistiques, notamment celle d’Ursula GAUTHIER dans l’OBs n°2940 du 4 mars dernier, qui réalise un édifiant et terrifiant récit d’un peuple opprimé.
Et c’est là toute la contradiction du PTB comme le précise Pascal DELWIT dans son ouvrage « Nouvelle Gauche, vieille recette » :
« en son sein, il y a la cuisine, où dans l’entre-soi, l’avenir du marxisme-lénisme et de la révolution socialiste qui est débattue et rêvée, et la salle de restaurant, où le PTB se donne à voir comme un gentil parti social-démocrate réformateur lors des élections ».
Or, ce qui se passe au Parlement de Wallonie sur le positionnement du PTB en matière internationale est loin d’être anecdotique. C’est le reflet de cette cuisine que l’on n’ose montrer : un soutien à un régime totalitaire que l’on veut à tout prix cacher, qui provoque un malaise dans les actes posés par d’autres au sein des différents hémicycles de notre pays.
Le PTB se présente travesti devant le citoyen : en apparence démocratique, en arrière-plan, bel et bien révolutionnaire, avec une piètre estime à l’égard du parlementarisme et de la démocratie représentative, cherchant à tout prix à dénigrer ce qui se fait de bien, quitte à refuser de soutenir les principes fondamentaux des Droits humains.
Interpellant, n’est ce pas ?
Latifa GAHOUCHI, Députée wallonne et Cheffe de Groupe au Sénat
(Source : www.ps-pw.be)