Après plus d’un an d’arrêt quasi complet, de nombreux opérateurs culturels regrettent encore une fois la trop faible attention accordée à leur secteur dans les discussions de la dernière réunion du Comité de concertation (Codeco) du 14 avril dernier. Ils ont bien évidemment le regard tourné vers la réunion de vendredi prochain (23 avril), censée apporter des perspectives au secteur, mais qui permettrait surtout d’obtenir des décisions claires et précises pour s’organiser à long terme.
La recherche d’un équilibre, et surtout d’une cohérence, dans les mesures adoptées en vue de lutter contre la propagation du virus a des impacts conséquents sur toute la population. Le secteur culturel a besoin d’un dialogue renforcé et permanent pour témoigner de sa situation, mais aussi pour comprendre les raisons des choix et pour formuler, autant que possible, des pistes et des propositions constructives. J’estime – et je défends l’idée – que la confiance doit être accordée à ce secteur, car sa richesse et son intelligence constituent une réelle force de propositions.
Un plan de déconfinement progressif du secteur culturel a ainsi été proposé par diverses fédérations culturelles telles que l’Union de Professionnel·les des Arts et de la Création – pôle Travailleur·euse (UPAC-T), mais aussi l’Association des Centres culturels (ACC), l’Association des Programmateurs Professionnels (Asspropro), le Réseau des professionnels en Centres culturels (ASTRAC), la Fédération des employeurs des arts de la scène (FEAS) ou la Fédération de la culture indépendante (FCI). Elles proposent une réouverture des lieux culturels à partir du 8 mai. Le projet d’un calculateur de risques, développé en Allemagne et qui semble très prometteur, est également mentionné dans ce plan, ainsi que l’idée de la gestion des risques et l’implication des collectivités locales, à l’instar de ce qui se fait pour la prévention des incendies.
Le mouvement Still standing for culture annonce par ailleurs des réouvertures dès le 30 avril. Le discours de nombreux opérateurs culturels sur la reprise dans le respect des normes sanitaires est mesuré, réfléchi, responsable. Il est urgent ET indispensable de permettre le redéploiement du secteur de façon structurée et organisée.
C’est dans ce cadre que le 19 avril, j’ai demandé au Ministre-Président sa position par rapport à ces revendications, sa vision de la concertation avec d’autres niveaux de pouvoir pour les construire, et les propositions qu’il envisageait présenter, en collaboration avec la ministre de la Culture, pour amplifier le dialogue avec les représentants des secteurs culturels et les acteurs de terrain afin de préparer la stratégie de sortie de crise la plus efficace.
Dans sa réponse, le Ministre-Président JEHOLET a évoqué plusieurs pistes (élaboration de protocoles, établissement d’un cadre et d’un calendrier, organisation d’événements « pilotes », notamment) et insisté sur la volonté du Gouvernement de tracer des perspectives réelles. J’ai de nouveau plaidé, dans ma réplique, sur la confiance à accorder au secteur, et sur la place du Gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles afin de concrétiser ensemble, par un dialogue constructif et réaliste, les vœux d’une réouverture équilibrée et réfléchie.
Découvrez ici l’intégralité de la séance de la Commission des Affaires générales, des Relations internationales, du Règlement et du Contrôle des communications des membres du Gouvernement du 19 avril (la question évoquée ci-dessus, suivie de la réponse complète du ministre-président est à 01:04:53) :